"Excusez-moi Madame, savez-vous où je pourrais trouver la ZfG de 1958, Sonderband (hors série) ?". Par un sourire désolé mais compréhensif, elle m'a indiqué que je devais sortir de la salle de lecture principale, prendre à gauche et emprunter la porte B. Arrivé devant la dite porte (indiquant des horaires d'ouverture de 10 heures à 17 heures, avec une pose repas gargantuesque), je constate que l'entrée se fait par le premier étage. Je demande mon chemin à une femme d'une cinquantaine d'année occupée à écouter de la musique classique en lisant son journal. Je dois pour avoir accès aux documents descendre par un escalier caché dans un placard ...
Me voilà revenu au rez-de-chaussée, et c'est comme si j'étais arrivé dans le cinquantième sous-sol de la salle de réserve de la BNF. Je pense que je n'avais jamais vu autant de documents aussi précieux en libre accès. Avec précaution je me met à chercher ma chère revue d'Allemagne de l'Est, perdue entre les revues historiques d'époque wilhelmienne et les impressions sauvages des mouvements intellectuels communistes (!) des années 1930.
Craignant de devoir présenter mon visa et notifier mon groupe sanguin pour les emprunter, quelle ne fut pas ma surprise lorsque cette charmante dame neurasthénique me présenta un registre pareil à ceux que l'on devait trouver dans les sous-préfectures dans les années 1950 (papier de bonne qualité jauni, écriture pleine et déliée).
Il m'a suffit d'y inscrire nom et adresse pour partir ma revue historique est-allemande sous le bras ...
5 commentaires:
pas mal en effet le fonctionnement de la bibli germanique.... je te rassure t'es pas le seul à t'enfermer au milieu des livres et compagnie.... bon courage !
Marre du savoir livresque,
g découvert il ya peu, que seuls les écrivains étaient créateurs d'histoire. Eux seuls, peuvent se réaliser au présent de l'écrit, inventer le futur passé sur lequel les historiens décrocheront avec joie leur extase égoiste masquée d'universalisme.
Voilà, moi perso, ca ma fait un petit choc,
la découverte du passé m'a paru tout d'un coup ressembler à un vase empli de terre.
Ne faudrait il pas créer nous aussi? et pour une fois objectivement?
Qui peut, fait; qui ne peut, enseigne.
Je pensais qu'il ne restait plus qu'une seule bibliothèque où on pouvait emprunter facilement des revues anciennes (et même des manuscrits du 13e siècle), en se contentant de donner ses coordonnées sur un cahier : celle dans laquelle je travaille ! Dans ma bibliothèque, tu aurais dû descendre un escalier obscur avec deux portes, sans indication, quasiment dans l'obscurité, et te retrouver face à la porte des toilettes... Là, les moins courageux abandonnent, les plus motivés découvrent la toute petite porte cachée, derrière laquelle se dissimulent les trésors. Ceci dit, j'ai été embauchée notamment pour "moderniser" tout ça, donc ça risque de ne pas durer. ça a son charme pourtant... Enfin c'est amusant parce que j'ai eu la même réaction que toi la première fois que j'ai ouvert cette porte au bout d'un labyrinthe : je n'avais jamais vu autant d'ouvrages précieux en libre consultation.
@ soricierecamo : Merci, j´en ai besoin
@vite dit : J´ecris beaucoup en ce moment...est-ce créer ?
@Junko : mailez moi le nom de votre bibliothèque, on ne sait jamais...
A mon tour je découvre votre blog, c'est vrai qu'il y a plein d'hitoires passionnantes à lire ici...
Berlin est une belle inconnue pour moi, Belleville... rien que le nom est déjà magique ;-)
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