27 août 2007

Un port du Nord ...

… C’est beau quand il fait gris.

Ce souvenir de Hambourg il y a un peu plus de deux ans, une bruine fine du mois de mai. Ces grues qui s’élèvent comme des cathédrales et parfois les remplacent. L’orgueil qu’il y a à dire que Hambourg a plus de canaux que Venise. C’est sûrement vrai pour Amsterdam alors que Bruges se fait appeler la « Venise du Nord » de manière exagérée. Ces villes du Nord ont besoin de Sud alors elles l’inventent et le recréent dans la bière.


On se rappelle du passé maritime en arpentant la Reeperbahn à Sankt Pauli ou en passant par le Quartier Rouge où les touristes se délectent aujourd’hui des vitrines abritant les anciennes distractions des marins en mal d’amour le temps d’une escale.
Le port est pour les villes hanséatiques ce que les gares sont aux villes terrestres.

L’âme du Nord est encore là et perdure dans cette langue dure, dans cet horizon qui se perd - d’Anvers à Lübeck - entre la pluie, les installations portuaires, les canaux et les putes. Un instant d’éternité dans ces minuscules bouts de terres, confettis perdus au bout des fleuves, et déjà au bout du monde…

« Il n'en restait plus qu'un
Et c'était celui-là
Un port du Nord ça plaît
Surtout quand on n'y est pas
Ça fait qu'on voudrait y être
Ça fait qu'on n'sait pas bien
S'il faut s'taper l'poète
Ou s'taper la putain... d'Rotterdam »

[Soundtrack]

11 commentaires:

Anonyme a dit…

"C’est beau quand il fait gris."
> c'est le charme de certaines régions ; sourdes aux solliciations solaires clinquantes, elles savent nuancer les gris et rendre le tout charmant.
Mais je ne connais pas les ports du nord...

flukux a dit…

yep .. d'ailleurs, avec le réchauffement climatique et la montée conséquente des eaux, je crois qu'ils prévoient que la moitié des pays bas va disparaitre d'ici 30 ans ... :/
je vois d'ici le charme de villes du nord à moitié sous les eaux et abandonnées .. mm .. des supers décors de ciné .. ou alors ca va vraiment virer venise pour le coup huhu

Berlin Belleville a dit…

> Dizzie : dès que l'on passe la frontière Belge on n'a plus le choix de toutes façons, donc on s'habitue, on construit des sentiments et on les attaches à cet atmosphère.

Je te conseille si tu ne connais pas Hambourg et bien sûr Amsterdam.

> Flukux : Mijn Vlakke Land..."Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues" Comment pourrait on vivre sans les Pays Bas...

En même temps ça serait un peu apocalyptique de voir tous les cathédrales qui étaient les "uniques montagnes" devenues des îlots...

Il faudra bien remplacer Venise disparue aussi dans la montée des eaux...

Baldassare Castiglione a dit…

Hum... je suis né dans une ville qui, selon le même système de rebond, se faisait appeler "La Bruges française"... (et je ne plaisante pas : tu connais la ville en question et dois saisir le sens comique de la chose...)

Berlin Belleville a dit…

Je crois que je n'avais jamais entendu parler de cette expression pour cette ville... En même temps au niveau flotte pourquoi pas, et quand on observe un certain quartier étudiant et "touristique"...

J'ai d'ailleurs passé ma fête de l'Huma avec des gens de cette ville.

Baldassare Castiglione a dit…

Yep, alors que moi entre mon portable merdeux au réseau inaccessible et qui coupait tout le temps et parmi les saoulards et midinettes agglomérés devant la scène j'ai passé je sais pas combien de temps à traquer le berlinois bellevillois !...
C'est con, j'espère que l'année prochaine on se trouvera, pour moins d'emmerdes je partirai directement avec toi !...

Anonyme a dit…

Schanzen Viertel...die Rote Flora...et le port de nuit. Vive Hambourg.

Berlin Belleville a dit…

> Crouteprod :
Tu connais, ou plutôt tu as connu le Hambourg alternatif ? Pour beaucoup de gens que j'ai rencontrés à Berlin die Rote Flora faisait figure de symbole comme le Bethanien ici. J'aimerais entendre des histoires de Hambourg avant qu'elle ne devînt la ville la plus chère d'Allemagne...

Anonyme a dit…

Du charme singulier des ports ...

Anonyme a dit…

Hambourg, à la plage: Je me vois baguenauder, immergante dans une atmosphère Mann-esque. Le temps reflète mon état d'âme: le soleil éblouissant et la bruine atroce comme rafraîchissante s'alternent d'une allure vertigineuse.
Je ne réside pas moins dans ma décision, néanmoins, pensante à ce jour hanséatique, je tremble.

Berlin Belleville a dit…

Regenschirm: So ist dass leben, nix zu vermissen, nur sich daran erinnern