31 décembre 2007

Fin de partie

C’est souvent le dernier jour de l’année que l’on s’efforce d’en tirer le bilan pour commencer la nouvelle d’un meilleur pied. En ce qui me concerne (ici en tous cas) je fais le constat d’une certaine irrégularité. Je devrais me dire que pour l’année à venir je me forcerai à poser sur des mots toutes ces idées qui me viennent une fois les portes du métro fermées et qui s’évaporent quand la cohue matinale est passée. Peut être aussi devrais-je mettre ce blog en pause et attendre des jours meilleurs.

Dans Le stade de Wimbledon Jeanne Balibar incarne celle qui, de mois en mois par de fréquents séjours à Trieste, part à la recherche d’un écrivain qui n’a pas écrit en rencontrant ses proches. Peu à peu ses voyages perdent leur sens. Lorsqu’elle s’y rend l’été, elle se laisse happer par l’atmosphère estivale de la ville, ce qui n’est pas sans me rappeler une certaine journée.

Cette quête qu’elle interprète est celle de la recherche de l’écriture. Elle recherche celui qui n’a pas écrit pour écrire sur lui. L’issu du film semble suggérer que cette recherche est vaine, après que Ljuba lui a posé la fatidique question : « Vous en êtes à quel stade ? Vous avez trouvé le titre ?»

Mathieu Amalric a adapté le roman de Daniele Del Giudice qui s’est lui-même inspiré d’une histoire vraie. Dans le making off il raconte comment il a rencontré une étudiante qui veut faire une thèse sur son film et il prononce avec légèreté toute la puissance de cette phrase : « C’est sans fin. J’ai un moment de vertige, Trieste aime décidément le commentaire. »

.....

Peut être est-ce aussi l’histoire de ce blog, une ronde sans fin commencée à Berlin et qui périclite depuis que je suis rentré. Peut être aussi est-ce un trait d’union qui s’estompe peu à peu malgré la volonté et la puissance que l’on déploie à le maintenir. Un cordon ombilical que l’on n'ose couper.

Peut être que 2008 sera l’année de l’entrée dans le monde…

Et peut-être pas !

10 commentaires:

Baldassare Castiglione a dit…

Un bilan, peut-être, une pause dans le blog, nous ne le permettrons pas cher bb...
PS : Il faut que je voie ce film. Sujet passionnant + Jeanne Balibar, ça me tente.

Anonyme a dit…

bonne année bb initials.
tu vas bien trouver de quoi écrire en 2008, écrire c'est un plaisir pas une discipline.

sadoldpunk a dit…

Content que le film t'aie plu. quant au blog, ne pas trop s'inquiéter, les sujets vont et viennent...

L'Anonyme de Chateau Rouge a dit…

le film d'amalric me fera toujours penser à ces quelques jours passé à Bézier, a serrer la poigne a Monsieur Stevenin tout ça grace à des amis fabuleux qui m'ont permis de bosser sur leur festival.
je comprends le trip pause blog.
et puis en ce moment il se passe rien dans le monde. donc forcement...

Berlin Belleville a dit…

> Baldassare : Je te conseille vivement de voir ce film et Jeanne Balibar... (enfin...)
Une pause, finalement j'ai l'impression que ce blog est une succession de pauses !

> Domino : Merci... Même si écrire est un plaisir, il nécessite de la discipline elle-même conditionnée par le temps qui me manque

> Sad : C'est vrai, et tu sais de quoi tu parles ;)

> L'AdCR : Comme quoi, quand on roulait encore en Cadillac alors qu’elle rouille maintenant dans son garage.
Si l'on limite le monde à ma propre vie, effectivement il ne se passe pas grand chose :)

Anonyme a dit…

Une bien belle et bonne année 2008 à toi aussi!
Elizabeth,
sous un gros tas de neige à Montréal.

Lunaba a dit…

*douce année*
une pause nécessaire pour mieux s'envoler peut-être...

Parisian Cowboy a dit…

J'aime beaucoup le Becket :)

Anonyme a dit…

c'est marrant ce livre on me l'a offert quand j'étais au lycée.
bon et san francisco, et paris la nuit, et... ça te tente ;) ?

Berlin Belleville a dit…

> effectivement très bon Becket, pour ma part je l'ai lu en Hypokhâgne...
(pardon pour la lenteur de mes réponses)